Pour conquérir de nouveaux clients, un beau CV n’est souvent pas assez. De nombreux recruteurs souhaitent un entretien téléphonique.

L’objectif : vérifier si pour la mission à pourvoir votre candidature peut soit, être intégrée à leur « recruiting funnel »*, soit convenir directement.

Votre succès dépend de ce que vous faites avant, pendant et après cet entretien téléphonique.

Pas de pression, Anne-Charlotte d'Huart, Consultante en Communication vous propose quelques moyens simples pour augmenter vos chances.

 

Avant l’appel : clarté et structure

Cultiver un esprit curieux de tout

Il y a deux types d’entretiens téléphoniques : ceux planifiés et ceux imprévus. Souvent le premier contact pour un entretien planifié arrive par email ou via une plateforme spécifique. Mais, dans l’absolu, votre téléphone peut sonner à tout instant, si votre profil est public sur le Web.  Assurez-vous donc que vous y répondiez vous-même, et que vous ayez un message vocal neutre et professionnel. Sachant que des appels inattendus ne tournent que rarement en notre faveur, si vous êtes pris au dépourvu, vous pouvez demander à replanifier l’appel.

En attendant le RDV fixé, étayez vos propos afin de pouvoir démontrer vos savoir-faire et savoir-être. Effectuez des recherches approfondies sur l’entreprise et le recruteur comme si vous vous apprêtiez à une rencontre en personne. Vous aurez droit entre autres à des variations de la fameuse question « Que connaissez-vous de nous ? »

Si vous n’êtes pas en mesure d’indiquer dans les grandes lignes la stratégie, les chiffres clefs et le(s) marché(s) de l’entreprise, l’appel peut très vite se terminer … à vos dépens ! Ce qui est commode avec un entretien téléphonique est que vous pouvez toutefois conserver des anti-sèches à portée de main.

Travaillez vos questions et ne sous-estimez pas leur importance. Elles peuvent faire ou défaire votre entretien. Elles sont à construire avec deux idées en tête : obtenir les informations dont vous avez besoin pour déterminer si vous voulez aller plus loin avec ce prospect, et démontrer que vous êtes parfait pour le travail.

 

Préparer une ambiance adéquate

Créez un environnement confortable et au sein duquel vous êtes à l’aise. Surtout si vous n’avez pas beaucoup d’expérience avec les appels téléphoniques qui peuvent paraître plus stressants que ceux en direct. Eloignez-vous de toutes sources de distraction, et fuyez les bruits de fond (animaux, radio…).

Si vous pensez en avoir besoin, vous pouvez imprimer votre CV, et surlignez les points que vous voulez mettre en avant pendant la conversation. Vous devez toujours être prêt 10 minutes avant pour ne pas paraître - ou vous sentir – pressé ou pris de court.

Si vous téléphonez d’une ligne fixe, pensez à éteindre votre portable. A l’inverse, si vous utilisez votre portable, il doit être totalement chargé dans l’hypothèse où l’appel dure.

Vous pouvez vous munir d’un stylo et d’une feuille pour prendre de précieuses notes, et éviter les bruits notamment de touche de votre ordinateur qui pourraient distraire le recruteur.

 

Pas de place à l’impro, on anticipe :

-       Son accueil téléphonique

-       Ses éléments de langage

-       Un échange fluide et professionnel

 

Lors de l’appel : exhaustivité et dynamisme

Créer du lien et du liant

Pendant l’entretien, écoutez avant tout. Le recruteur posera en principe le cadre. Il parlera de ses attentes pour le travail et quant à la personne recrutée, de ce qui a éventuellement été fait auparavant et des challenges à relever. Vous pouvez relever les informations clefs pour poser des questions, quand vous aurez l’occasion de prendre la parole.

Car, en fin d’appel, il faut avoir une vision complète sur le contexte de la mission, l’environnement, les attendus, dont les livrables ainsi que les tâches à effectuer pour satisfaire pleinement le client (intégration CMS, suivi de projet en ligne…).

La clef de réussite d’un entretien réussi repose sur la présence d’éléments en commun. Votre recruteur ne peut pas toujours les déceler ou, s’il le fait, ne pas forcément réaliser combien ils pourraient lui être bénéfiques.

A vous donc d’établir ces connexions (sur la situation de l’entreprise, l’enjeu, la forme de travail… qui vous semble familier et qui vous permettra d’atteindre tel objectif défini) et de les mettre en avant pertinemment, mais aussi subtilement.

 

Soigner sa voix

Quand ce sera votre tour de parler, vous réaliserez - si vous ne le saviez pas déjà - qu’en entretien téléphonique il faut faire bonne impression exclusivement avec votre voix. Vous n’aurez aucun repère visuel, sauf si votre entretien se déroule en vidéoconférence via Zoom, Skype, Google Meet…

D’où une mise en condition tout aussi importante. Vous pouvez boire avant afin d’éviter de vous gratter la gorge ou, si vous n’avez pas parlé depuis plusieurs heures, effectuer quelques exercices vocaux. Votre posture - dans votre siège ou debout - impacte votre voix, c’est pour cela qu’il convient de vous tenir le plus droit possible.

Sourire quand vous parlez marque une belle différence puisque cette attitude ouverte se répercute dans la voix. Pendant l’entretien, un bon moment pour sourire et transmettre votre enthousiasme est lorsque vous parlez de ce que vous avez accompli dans vos expériences passées, ou quand vous posez des questions sur l’entreprise et la mission. Vous indiquez alors que vous pouvez vous épanouir à leurs côtés, monter en compétence et bien entendu fournir une vraie qualité de service.

Si la mission vous plaît vraiment, pensez à finir l’appel sur une note enjouée. Par exemple, en remerciant et confirmant que le descriptif de la mission vous plaît et que vous serez en mesure de satisfaire votre client. Vous pouvez également demander quelles sont les prochaines étapes et comment y contribuer.

On se donne à voir (sans se voir !) grâce à :

-       Un dialogue équilibré en temps de parole

-       De l’écoute et de la bienveillance

-       Une clarté d’expression et de discours

 

Après l’appel : positivité et rationalité

Envoyer un compte-rendu

Un jour après l’appel, vous pouvez envoyer un petit mot de remerciement (pas plus de 10 lignes).

Dans cet écrit, reconfirmez votre intérêt pour l’entreprise, votre capacité à faire le travail et votre désir de passer à l’étape suivante.

Patience, patience ! Vous n’obtiendrez peut-être pas une réponse immédiate à votre note. Sans retour, vous pouvez relancer une puis deux semaines après avec maximum deux lignes.

Dans votre deuxième (et dernier) message, vous reprécisez la date de l’appel, votre enthousiasme et vous concluez en disant qu’il s’agit de votre ultime message.

Savoir relativiser

Faites face à la réalité, en cas de non-retour, des paramètres externes ou internes peuvent être rentrés en ligne de compte. Si vous avez suivi toutes les étapes précédemment évoquées, il vaut mieux alors que vous passiez à autre chose. Il y a forcément ailleurs une super mission qui vous attend.

A l’inverse, en cas de réponse positive - déjà vous pourrez vous réjouir - ensuite, même avant le début de la mission, n’hésitez pas à demander une vision au plus près de la réalité. Votre onboarding sera le plus efficace possible, et vous serez rapidement opérationnel. A la clef : une relation de partenariat prometteuse et fructueuse.

 

En toutes circonstances, on analyse :

-       Les raisons de son intérêt pour une mission

-       Le juste cadencement de ses relances

-       La nécessité d’être moteur pour ses clients et sa carrière

 

Vous l’aurez compris le tout premier contact téléphonique avec un client potentiel a de forts enjeux.

S’il est réussi, il permet à votre profil de retenir l’attention et de poser les fondations solides de la relation.

Pour débuter sur une note positive, ce qui semble à première vue être des petits riens est en fait à réellement travailler car cela peut tout changer !

  

* entonnoir de recrutement