Depuis le début de la pandémie et l’afflux de nouveaux télétravailleurs, le thème de la procrastination est revenu à la mode. Mise à mal en public, car le regard des autres nous force à être actifs, cette mauvaise habitude refait surface quand on est seul chez soi.
Contrairement à certaines idées reçues, la procrastination n’a rien à voir avec la paresse. Procrastiner, c’est activement faire autre chose que ce que nous sommes censés faire. Nous procrastinons tous mais pas nécessairement pour les mêmes raisons.
Aujourd’hui, sur la base de sa propre expérience, Aurélien Leloup, ingénieur développement logiciel freelance et membre de la communauté crème de la crème va présenter 5 causes communes à la procrastination et vous proposer des conseils pour s’en débarrasser.
Si je devais résumer cette première cause en une seule phrase, j'utiliserais le fameux : “Ça va, j’ai le temps !”. Nous l’avons tous déjà utilisé et fini par la regretter. Lorsque notre travail doit respecter une date butoir particulièrement éloignée, nous ne mesurons pas forcément la quantité d'efforts à fournir. Les potentielles conséquences négatives telles qu'un retard sur le projet, un travail bâclé ou un client mécontent ne nous paraissent pas réelles. C’est un peu comme si nous considérions que ce qu’il se passera dans le futur est le problème de quelqu’un d’autre. En réalité, c’est bien sûr faux, s’il y a une date butoir, aussi lointaine soit elle, tout le temps passé à ne pas travailler sur cette tâche est perdu pour toujours.
Mon conseil : Travaillez en sprints plutôt qu’en marathon.
Ne travaillez jamais avec des dates butoirs supérieures à la semaine. Si votre projet est censé prendre plusieurs mois, divisez-le en semaines avec un objectif pour chacune.
Ensuite, il sera plus efficace de vous engager à remplir cet objectif auprès d’une personne de votre entourage. Vous serez ainsi redevable envers cette personne sur une courte échéance, difficile alors de s’imaginer procrastiner.
Lorsque nous sommes fatigués, nous éprouvons des difficultés à maintenir notre concentration. L’effort nécessaire pour accomplir une tâche nous paraît plus important. Nous entrons alors dans un cercle vicieux de procrastination et de culpabilité. Si vous n’avez pas la capacité mentale de concentration à un moment donné, cela ne signifie pas que vous êtes fainéant. Ce moment est juste mal choisi.
Mon conseil : Protégez votre période de productivité maximale.
Identifiez le moment de la journée où vous êtes le plus productif et optimisez ce que vous en faites. Ce moment doit être mis à profit pour vos tâches à forte valeur ajoutée. Vous devez absolument en tenir compte quand vous planifiez vos réunions et rendez-vous. À l’inverse, utilisez les moments où vous avez tendance à être fatigué pour de plus petites tâches comme la lecture de vos e-mails ou le rangement de votre bureau.
Nous recherchons la satisfaction immédiate afin d'empêcher toute forme de frustration.
Instinctivement, on s’orientera plus vite vers des tâches simples ou bien que l’on aime faire. Nous allons alors même essayer de nous convaincre que si nous faisons ces tâches d’abord, c’est parce qu’elles sont importantes et donc que nous ne sommes pas en train de procrastiner. En réalité, nous évitons les tâches difficiles, moins attrayantes, mais qui restent toutefois prioritaires.
Mon conseil : Utilisez des méthodes de priorisation objectives
D’abord, il est important de mettre une distance entre le moment où vous priorisez et le moment où vous accomplissez vos tâches. Faire votre priorisation la veille par exemple, vous rendra plus objectif sur le choix des tâches à faire en premier.
Ensuite, complétez simplement cette phrase : “Si je ne devais faire qu’une seule chose demain, ce serait … ”. Cette tâche sera votre priorité du jour, même si elle vous rebute.
Le paragraphe au sujet du téléphone et des réseaux sociaux est un passage obligé quand on parle de productivité dans le monde d’aujourd’hui. Nous avons tous déjà vécu cette journée où nous étions censés accomplir de nombreuses tâches, mais qui s’est soldée par un échec. Nous avions tout planifié pour finalement passer le plus clair de notre temps sur des divertissements en tout genre. Si notre téléphone, les réseaux sociaux ou encore les jeux vidéo sont bien identifiés comme des ennemis de la productivité, les sources de distraction sont bien plus vastes. Dans le contexte professionnel, on peut citer les e-mails ou les messageries instantanées, dont chaque notification peut entraîner une perte de concentration.
Si vous avez tendance à céder facilement à votre téléphone et y passer beaucoup plus de temps que vous ne devriez, ne vous blâmez pas. Les réseaux sociaux sont conçus pour être addictifs. Ce n’est pas juste une question de volonté.
Mon conseil : Ne vous faites pas confiance
Mettez en place une barrière physique entre les distractions et vous. Rendre l’accès plus difficile aux sources de distraction donnera à votre cerveau le temps de réaliser que vous êtes sur le point de procrastiner. Vous pouvez par exemple vous déconnecter de vos réseaux sociaux. La simple action de devoir saisir vos identifiants pourra vous dissuader complètement.
Dans la plupart des cas, les tâches que nous réalisons sont soumises à un jugement. Un supérieur, des collègues, un client, notre travail sera analysé. Anticiper les potentiels retours, notamment négatifs, peut nous pousser à la procrastination. On peut par exemple passer un temps considérable à relire notre travail pour corriger tous les problèmes alors que celui-ci est objectivement fini depuis longtemps. Cette peur d’échouer peut même aller jusqu’à nous paralyser complètement puisqu’on voudra à tout prix retarder la date de feedback. Un manque de confiance en soi ou le syndrome de l’imposteur pourront accroître ce phénomène.
Mon conseil : Rendez les échéances moins “dramatiques”
Essayer de travailler en petites itérations avec des feedbacks réguliers si cela est possible. Faites entrer d’autres personnes dans le processus de création. Cela vous permettra de moins appréhender le moment où vous rendrez votre travail final.
Si tout le monde procrastine, nous ne le faisons pas tous pour les mêmes raisons. Des causes variées nous amenant aux mêmes conséquences : stress, sentiments négatifs, qualité de travail détériorée et réprobation dans le pire des cas.
La première étape est d’accepter que nous procrastinons, car nous ne le faisons pas toujours consciemment. Puis, nous devons essayer de comprendre quelle en est la cause.
Enfin, appliquons le ou les conseils les plus appropriés.
Aurélien Leloup est ingénieur développement logiciel freelance. Il travaille sur tous types de projets de développement web. De la simple mise en place d’un site vitrine sous WordPress jusqu’au développement complet d’applications métiers.