Ce n’est pas parce que vous bossez depuis votre chambre que vous devez parler aux clients comme à votre mère. Si vous êtes freelance, vous devez apprendre à bien vous exprimer à l’écrit. C’est un pré-requis. Pour vous présenter en ligne, pour envoyer des mails de prospection, pour rendre votre travail, pour rappeler à l’ordre un client qui rechigne à payer, pour maintenir la relation avec le client. Tout passe par l’écrit. Personne (surtout pas moi) ne veut de vos notes vocales sur Whatsapp, Linkedin ou Instagram.
Les mots vous permettent de vendre et de vous vendre. Si vous êtes copywriter ou rédacteur, bravo, c’est votre métier.
Mais le monde du freelancing est vaste, et tout le monde ne se rend pas toujours compte de l’importance des mots pour closer un client.
Dans cet article, découvrez les 7 règles à respecter pour vous exprimer à l’écrit quand vous êtes freelance.
Personne ne vous force à parler en mauvais franglais.
Signer une mission, obtenir une mission, convaincre un client : vous pouvez user de synonymes sans parler globish.
Mon conseil : utilisez des mots simples, ça passe toujours mieux que des mots d’experts pompeux.
Parmi les conseils qui se transmettent de copywriter en copywriter, je vous offre celui-ci : doucement sur le jargon, le vocabulaire technique, trop complexe. Surtout quand vous ne connaissez pas le niveau de la personne en face de vous. Ils n’appartiennent peut-être pas comme vous à la crème de la crème.
Contre-exemple : si vous bossez dans le brand content, que vous devez newsjacker à longueur de journée pour aider le growth hacker à atteindre ses targets du Q4, parlez le langage de la boîte. Ne vous excluez pas en voulant jouer au défenseur de la langue française.
Un article de blog, un tweet, un post Instagram, un superbe post sur Linkedin : tout ça, aux yeux du client potentiel, représente votre travail, votre niveau.
Dans la tête du client, votre présence sur les réseaux sociaux reflète la qualité du travail que vous pouvez fournir.
Le moindre mot que vous écrivez dit qui vous êtes, dit votre niveau d’éducation… et de compétences, et le client vous jugera là-dessus… et retiendra votre candidature ou non.
Mon conseil : faites-vous relire, passez un coup de fil à un ami, utilisez des logiciels de correction comme Antidote ou Languagetool.org (gratuit).
[Toutes mes excuses aux déscolarisés précoces, aux dyslexiques, etc. Je sais que ce n’est pas votre faute. J’ai vu le film avec Kendji sur l’illettrisme, j’ai lu des articles sur le sujet, je sais qu’il existe plusieurs formes d’intelligence, mais je ne fais pas les règles du jeu. Je sais que certains sont meilleurs avec les chiffres. D’autres brillent avec le code. D’autres enfin s’expriment mieux en image. Malgré tout, on reste la patrie de l’Encyclopédie : vous serez jugé sur votre orthographe et votre maîtrise des mots.]
Si besoin, si vous avez le temps, si vous voulez vous débarrasser de ce complexe : prenez des cours, suivez des formations.
Personne n’a le temps de se fader des pages et des pages. Une phrase qui dure plus de deux lignes, c’est demander un effort surhumain à votre interlocuteur car celui-ci est comme tous les autres, un être humain qui subit depuis une décennie la réduction du temps de cerveau disponible, chère aux dirigeants du groupe TF1. Vous voyez la phrase précédente, par exemple ? Elle est mauvaise. Elle est trop longue. Apprenez à découper vos phrases longues, et allez à l’essentiel.
Utiliser des « vous », des « je »,des « l’équipe » : essayez de mettre comme sujet de votre phrase une personne, qui réalise une action. La voix passive doit être évitée. Résistez à la tentation de la voix passive. Si vous voulez écrire un bon texte, rappelez-vous que c’est un humain, qui doit convaincre un autre humain de faire quelque chose.
Rejoindre votre équipe serait un accomplissement pour moi -> Je serais ravi de rejoindre vos équipes.
J’ai récemment reçu un CV d’un stagiaire motivé. Qui écrivait des phrases trop longues et voulait absolument m’aider à toucher l’alpha et l’omega de ma discipline, voulait atteindre le paroxysme du copywriting, et écrivit « un tiens vaut mieux que deux tue-l’orage ». Jamel Debbouze, c’était drôle en 2001. Vouloir être drôle à l’écrit, c’est un pari risqué. Allez à l’essentiel. Coupez vos blagues lors de la relecture de vos textes (ah oui, ça… j’ai oublié de vous le dire : la relecture, c’est essentiel.)
« Je crois que la question, elle est vite répondue » : pour un premier message, vous. Le « tu » se décide à l’oral, lors du premier coup de fil, lors de l’appel découverte, quand vous prenez le brief de votre prospect. Si les deux parties sont d’accord.
On a si vite fait d’envoyer un mail pas terminé. Ça ne fait pas sérieux. Et hop, on perd toutes nos chances de closer ce client. J’écris « on » parce que ça m’est déjà arrivé, bien évidemment. Je ne peux que vous recommander d’écrire toutes vos communications sur Word ou Google doc, de vous relire quelques heures ou jours plus tard puis d’envoyer le message si vous en êtes satisfait.
Relisez-vous à voix haute pour bien vous rendre compte des problèmes de flow de votre message.
Vérifiez que vous avez bien inséré les politesses d’usage, « Bonjour », « Cordialement », « À très vite » et autres formules suggérées par le correcteur automatique.
Note qui pourrait vous sauver la vie : ce conseil est encore plus important les jours où vous êtes énervé et avez envie d’insulter votre client. Faites-le, à l’écrit. Écrivez tout ce que vous avez à lui reprocher, dites-lui ses quatre vérités. Et au moment d’envoyer le mail, heureusement, vous n’aurez pas rempli le champ du destinataire. Vous pouvez donc effacer tout ce mail inutile, lancer votre app de méditation préférée, et trouver une solution plus constructive qu’un mail énervé.
De rien.
Sélim Niederhoffer est copywriter et formateur en copywriting.
Son Guide du Copywriting est disponible aux éditions Eyrolles