En avril 2016, je suis partie en voyage et en octobre de la même année, j’ai décidé de ne pas quitter le mode de vie nomade.
Changer régulièrement de routine m’a permis de booster ma créativité et j’ai commencé à imaginer des dizaines de projets. Je me suis sentie libre de travailler sur les projets qui me tenaient à cœur. J’ai eu cette impression de pouvoir designer ma vie, mon quotidien et mon travail. Finalement, devenir une digital nomad s’est presque fait “naturellement”. Parce que cela répondait à mes besoins, parce que cela faisait du sens pour moi.
Loin du mythe du freelance qui travaille sur les plages paradisiaques, je vous propose un portrait du digital nomad qui vous fera peut-être changer votre regard sur ce lifestyle. Parfois vu comme une lubie, devenir digital nomad est en fait une réponse pour toute une génération qui ne se reconnaît plus dans le monde du travail actuel, les Millenials.
Dans cet article, nous verrons :
Qu’il s’agisse de mode de vie ou de façon de travailler, les digital nomads sont, par nature, à la recherche d’authenticité. Alors est-il possible d’en dresser un portrait fidèle ? Essayons.
Je rencontre beaucoup de digital nomads, soit en vrai, soit virtuellement. Et ce que je remarque, c’est que nous avons tous une vision bien à nous de ce qu’est le nomadisme digital.
Certains conservent un camp de base dans leur pays d’origine : ils y vivent et partent régulièrement voyager dans différents pays pour une durée indéterminée. D’autres choisissent un camp de base dans un autre pays. D’autres encore quittent maison et voiture, expatrient leur entreprise pour voguer au gré de leurs envies dans le monde qui s’offre à eux. Enfin, il y a ces freelances sédentaires qui n’excluent pas de voyager de temps à autre et deviennent alors digital nomads le temps d’une escapade.
Un des traits de caractère du freelance nomade, vous l’aurez compris, c’est de vivre selon ses besoins, ses envies et ses idéaux.
Ça, c’était le côté lifestyle. Tournons-nous maintenant vers le quotidien du digital nomad. Un voyageur qui travaille, à quoi cela ressemble-t-il ? Ou plutôt à quoi ressemblent ses journées ?
D’aucuns ont souvent l’image du freelance se la coulant douce sur les plages de Bali. Il gère ses clients à distance sans aucune difficulté, est “cool” et part faire du surf entre deux retours client.
La réalité en est tout autre. Le dimanche peut ressembler à cela en effet : le digital nomad prend un peu de bon temps, mais ne se sépare jamais de son ordinateur car il continue de gérer son entreprise. Le reste de la semaine en revanche, il travaille dans un espace de coworking, un café ou encore directement depuis son logement si cela lui est possible.
Les journées sont rythmées par la réalisation des missions, la relation-client et la recherche de nouveaux prospects. Il faut organiser son temps, gérer le décalage horaire avec ses clients et s’assurer d’avoir une bonne connexion.
Dit comme cela, on aurait presque l’impression qu’il n’y a pas tellement de différence avec un freelance installé en métropole. Pire : le digital nomad passe à côté des missions en interne dans les locaux des clients, il vit loin de sa famille et de ses proches. Il passe son temps à travailler dans un environnement qui n’est pas le sien, où l’on ne parle pas sa langue et où tout est plus compliqué que chez lui.
Mais pourquoi diable vivre de la sorte ? Ne devrions-nous pas nous contenter de partir en vacances comme tout le monde et (vraiment) profiter des pays visités ?
Au quotidien, la vie de digital nomad n’est pas une partie de plaisir. Nous devons à la fois gérer notre entreprise et les aléas d’une vie et toutes les galères que cela implique. Pourtant, nous sommes chaque année plus nombreux à nous lancer dans cette aventure. Et nombres d’entre nous décident de vivre comme cela sur le long terme.
Difficile de parler de simple lubie. Malgré toutes les contraintes, le digital nomad continue sur sa lancée. Plus que cela, il est véritablement épanoui.
Le digital nomadisme est en fait la rencontre entre le besoin de liberté (géographique, entre autres) et celui d’entreprendre à sa façon.
Devenir freelance, c’est entreprendre. C’est-à-dire sortir du système salarial dans lequel on a parfois la sensation d’étouffer, dans lequel on ne trouve plus de sens. Le freelancing permet de se reconnecter avec une vision du travail plus en phase avec ses aspirations. Travailler sur des projets passionnants, avec des clients dont les objectifs et les valeurs résonnent avec ceux du freelance.
Quant au côté nomade, il permet de casser une routine souvent néfaste à une créativité chère au freelance. Pas besoin toutefois de prendre un billet d’avion toutes les semaines. Le digital nomad reste généralement plusieurs semaines, voire plusieurs mois au même endroit. Cela permet de trouver le juste-milieu entre le rythme et la routine nécessaires à la bonne productivité et le besoin d’évasion.
Doit-on faire une distinction entre ces deux freelances ? Si quelques petites différences les séparent, la nuance est faible. Quel que soit le lieu où l’on se trouve, le travail reste le même.
Toute la subtilité pour le digital nomad est de trouver des clients qui acceptent la distance et le décalage horaire. Certains clients refusent de travailler avec un prestataire à distance. Soit parce que leur activité exige une proximité avec le freelance, soit parce qu’ils ne sont pas encore coutumiers de ce type de fonctionnement. Tout réside alors dans la discussion entre le freelance et son prospect.
Quand cela est possible, j’aime prendre le temps de parler de mon mode de vie à mon client. Il est important de lui préciser qu’il n’a pas en face de lui une voyageuse en quête de sensations fortes, mais bien une personne qui a fait des choix qui lui permettent d’être plus épanouie et créative donc plus productive dans son travail. Quant au décalage horaire : quoi de mieux pour un client qu’un travail réalisé dans la nuit ?
Ne jamais cacher votre situation à votre prestataire/client
Il vaut mieux passer à côté d’une mission que de décevoir votre client. Cela n’est agréable pour personne. Quelle que soit votre activité, travailler en toute transparence vous permettra de nouer des relations solides avec votre client. Vous seriez d’ailleurs étonnés de voir que vos clients apprécient cette petite touche d’exotisme que vous leur apportez à chaque échange.
Prenez le temps de trouver votre rythme
Arriver dans un nouvel endroit peut vous déboussoler. Le manque de repère, le changement d’heure, de climat, de langue et de nourriture feront que vous vous sentirez perdu.
Quand je change de pays, je prends toujours le temps de prévenir mes clients qu’il y aura quelques jours de battement. Il faut le temps de s’acclimater et de trouver un lieu de travail dans lequel on se sent bien.
Mon conseil : vous pouvez prévoir du travail peu créatif et demandant peu de concentration pour les premiers jours.
Ne partez pas à l’aveuglette
Que ce soit au niveau de la préparation de votre voyage ou de votre entreprise, les choses doivent être prêtes et organisées un minimum. Vos clients doivent pouvoir compter sur vous.
Première chose indispensable : assurez-vous de réserver un endroit avec une bonne connexion par exemple. Bien entendu, à moins d’avoir déjà des clients, ne partez pas une semaine après avoir ouvert votre statut de micro-entrepreneur. Construire un business ne se fait pas en quelques jours et il sera difficile de faire cela dans un environnement que vous ne maîtrisez pas.
Un prestataire passionné
N’ayez pas peur. Je conçois que confier une mission à un freelance se trouvant à des milliers de kilomètres constitue une source d’appréhension. En réalité, c’est tout le contraire : vous travaillerez avec quelqu’un qui a choisi de mettre son activité professionnelle au service de son mode de vie idéal. C’est souvent pour travailler avec passion que le digital nomad se lance dans l’aventure.
Un prestataire curieux et créatif
Voyager, découvrir et rencontrer régulièrement de nouvelles cultures et personnes ouvre l’esprit. La curiosité est dans le propre du digital nomad. Si vous étiez à la recherche d’un freelance du type think different ou encore out of the box vous êtes servis ! Les digital nomads ont en effet tendance à faire de leur décalage une force.
Un prestataire qui travaille la nuit
En parlant de décalage, vous seriez peut-être un peu réticent quant à l’idée de ne pas travailler sur le même fuseau horaire que le freelance que vous avez engagé. Si cela demande un peu d’organisation des deux parties, ce peut également être un vrai avantage pour vous. Selon les heures de décalage, votre prestataire travaillera la nuit. Idéal pour que votre boîte tourne en continu.
Les millenials sont bel et bien présents sur le marché du travail actuel. Et avec eux, de nouveaux horizons voient le jour. Une nouvelle façon de penser le travail, mais aussi le mode de vie. Les digital nomads sont à la recherche d’un équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle. De cette frontière moins marquée découleront des individus épanouis aux limites créatives infinies et à la motivation bien ancrée.
Freelances et décideurs, prêts à tenter l’expérience ?