Dans le cadre de cette étude, 831 freelances ont été interrogés, parmi lesquels on retrouve 41% d’experts tech & data, 20% de chefs de projet digital, 19% d’experts UX/UI, 13% d’experts marketing digital, et 7% de designers.
Parmi les freelances sondés, 49% ont plus de 10 ans d’expérience, 34% ont entre 5 et 10 ans d’expériences, et 17% ont entre 3 et 5 ans d’expérience.
Les réponses ont été recueillies entre le 8 et le 11 avril 2020. Voyons maintenant quels sont les effets du covid-19 sur le freelancing en France.
Point rassurant, à l’heure actuelle la quasi majorité des freelances envisagent un impact modéré de la crise sur leur activité.
En effet 49% d’entre eux considèrent que le contexte actuel aura peu d’impact sur leur chiffre d’affaires du 2ème trimestre de cette année, avec une baisse prévisionnelle inférieure à 25%.
En revanche, 19% des freelances interrogés envisagent un CA impacté de moitié, et 23% d’entre eux envisagent un impact très significatif, avec une diminution de plus 75% sur leur chiffre d’affaires prévisionnel. A noter que 11% ne savent pas encore quel sera l'impact de cette crise sur leur CA.
A ce stade de la crise, les freelances spécialistes des métiers de la tech (développeurs, data scientists, UX designers…) semblent nettement moins touchés par le contexte actuel, puisqu’ils sont ceux qui déclarent le plus faible impact sur leur chiffre d’affaires pour ce deuxième trimestre 2020.
Leurs missions sont en grande majorité maintenues, et ils continuent d’être sollicités par les entreprises.
En revanche on observe que les métiers de la communication ou les métiers artistiques sont ceux pour qui l’impact se fait davantage ressentir durant la période actuelle.
La plupart des missions freelances sont maintenues par les entreprises (64% des freelances déclarent que leurs missions continuent normalement), même si certaines missions ont été mises en pause momentanément (17%) voire annulées (19%).
Alors qu’on aurait pu croire que les grands groupes seraient les premiers à mettre un terme à leurs collaborations avec leurs partenaires externes lors d’une période de crise, la réalité est bien différente pour le moment puisqu’on remarque que 73,5% des missions freelances au sein de grands groupes sont maintenues pendant la période de confinement.
Dans un contexte instable où l’organisation doit rester flexible, les freelances sont des atouts indispensables dont les grandes entreprises ont besoin.
En grande majorité, les freelances ont pu poursuivre leurs missions en télétravail avec leurs clients.
On observe que 9 entreprises sur 10 ont accepté de passer la mission en 100% télétravail.
Pour le 8% qui n’ont pas pu proposer de télétravail aux freelances, il s'agit à 65% de grands groupes, à 35% d'ETI/PME, et à 0% de startup.
De manière générale il apparait que les clients des freelances disposaient des outils nécessaires au télétravail, puisque 84% des freelances trouvent les outils disponibles correctement adaptés au télétravail.
Par ailleurs, près de 8 freelances sur 10 considèrent que ce que nous vivons permettra d’installer durablement le télétravail au sein des entreprises.
Les Freelances ont confiance dans l'avenir. Malgré le contexte actuel ils restent en majorité sûrs de leurs choix d’être freelance.
Néanmoins ils savent rester agiles et certains ne se ferment pas à aux opportunités (offrir des tarifs plus avantageux le temps de passer l’orage voire consulter des offres de CDI ), ce qui en période de flou total peut se comprendre.
Sur le sujet des aides gouvernentales proposées par l’Etat aux freelances, pour faire face aux conséquences économiques du coronavirus, seulement 18% des freelances interrogés semblent satisfaits des dispositifs proposés. 24% en sont moyennement satisfaits, et 28% jugent ces aides pas du tout satisfaisantes.
Néanmoins les dispositifs proposées par l’Etat trouvent tout de même leur place auprès de certains.
En témoigne Thibaud Mischler, UX designer : « dès le début du confinement crème m’a accompagné dans mes démarches administratives, j’ai pu percevoir l’aide de 1500€ de l’état en moins de 10 jours ».
Dans une période de grand chamboulement il est essentiel pour les freelances de préparer avec grande attention la poursuite de leur activité. Pour développer son portefeuille de client et travailler sur de nouveaux projets, on observe que le premier réflexe des experts sondés est de se rendre sur les plateformes de freelances.
70% des freelances affirment mettre à profit cette période de confinement pour se former et monter en compétences. Parmi les domaines les plus cités on retrouve : Nouvelles technos, data science, machine learning, UX design, SEO, … et nous avons été ravis d’apprendre que certains profitaient de cette période particulière pour progresser en couture, jardinage, pâtisseries, sculpture et aussi en arts martiaux !
La période que nous vivons a des impacts à géométrie variable sur l’activité des freelances en France. L’impact n’est pas ressenti par tous de la même manière.
Si la population des développeurs et des experts de la tech parviennent à éviter les effets de la crise, certaines professions sont moins épargnées par le contexte, comme la catégorie des créatifs (designers, directeurs artistiques, etc).
Du côté des entreprises, notamment pour les plus grandes d’entre elles, l’organisation en télétravail a été mise en place très rapidement, ce qui a permis d’assurer la poursuite des projets avec les freelances.
A la date de ce sondage, les missions des freelances sont en majorité maintenues, même si certaines sont en pause le temps que toute l’organisation puisse s’adapter ou que l’orage passe.
Si les freelances restent un moyen efficace de poursuivre les projets d'innovation des entreprises même en période d'instabilité, une partie non négligeable des entreprises mettent en suspens certains projets le temps de la parenthèse coronavirus.
Malgré des temps très particuliers, les freelances maintiennent une confiance en l’avenir et confirment leur choix de vie. A la grande majorité ils espèrent que l’après Covid-19 sera pour eux l’occasion d’évoluer dans un environnement encore plus digitalisé et ouvert au télétravail.
Ce sondage ayant été réalisé durant la 1ère partie de la période de confinement, il pourra être utile de mesurer dans un second temps les effets de la prolongation et la façon dont les freelances appréhendent la sortie de crise.
Jean-Charles Varlet - CEO de crème de la crème.