Dans ce premier article d’introduction, je détaille ma vision du scénario 2028 autour de huit axes :
L’élan impulsé par les indépendants et la conscience collective ont eu raison de l’immobilité politique. Les mesures en faveur des indépendants se multiplient au sein des pays les plus développés. Désormais, la société et les institutions valorisent de la même manière les freelances des autres statuts. Les freelances ont maintenant accès aux mêmes avantages sociaux que les salariés grâce à une fusion réussie des régimes de protection sociale.
Le code du travail créé pour le monde professionnel de nos grands-parents a (enfin) été réformé. Un nouveau code du travail a vu le jour. Il intègre enfin dans son champ d’application toutes les catégories de travailleurs indépendants.
Il aura fallu attendre plus de 10 ans pour que les indépendants existent en tant que tel aux yeux du droit français. Ce nouveau code du travail implique également davantage de droits rattachés à la personne et non plus au statut.
Presque 15 ans après le prix Nobel d’économie de Jean Tirole (2014), le droit du travail évolue. À l’époque, il nous avertissait déjà sur “l’obsolescence du droit du travail et son incompatibilité avec le monde actuel”…
Désormais, les écosystèmes d’indépendants se renforcent considérablement à l’échelle des villes et des régions. La vie des freelances est devenue aussi confortable et avantageuse qu’au sein d’une entreprise. Les écarts d’attractivité entre ces différents écosystèmes se creusent cependant entre les villes et les pays. Certaines nations sont devenus championnes du freelancing.
Comment ? Elles sont maintenant connectées et reliées entre elles par des plateformes connectées, pour favoriser les échanges, l’entraide et les opportunités de business. Le développement de ces écosystèmes locaux facilite le nomadisme à l’échelle du globe en encourageant les indépendants a se déplacer d’une région à l’autre, sans aucune friction possible.
Le bureau d’antan est mort et les petits espaces de co-working ont laissé place à de grands complexes immobiliers entièrement pensés pour le cadre de vie des travailleurs indépendants. Ces espaces abritent maintenant une multitude d’espaces de travail aux ambiances différentes pour satisfaire la personnalité et l’humeur de chacun.
De nombreux espaces dédiés à la créativité, à la détente, aux échanges se créent un peu partout. Ils sont devenus des lieux de vie ouverts 24h/24, où les freelances peuvent aussi bien pratiquer une activité sportive qu’accueillir leurs clients. Ces lieux leur permettent également d’être accompagnés dans leurs démarches juridiques et commerciales grâce à des structures dédiées.
De nouveaux espaces de travail, à la croisée entre co-living et co-working naissent aux quatre coins du globe. Les travailleurs évoluent maintenant d’un écosystème à un autre, à la rencontre de nouvelles communautés.
Les freelances vivent donc au sein de communautés connectées et beaucoup plus sociales qu’auparavant. Ils se rapprochent alors pour former des équipes rapides et efficaces, parfois éphémères le temps d’un projet. La technologie et la souplesse des nouveaux statuts de travail leur permet de créer facilement des agences éphémères pour assembler leurs compétences et collaborer autour de projets d’envergure.
L’organisation en équipe semble être devenue la forme la plus confortable et la plus optimale pour conjuguer viabilité économique, souplesse de travail et qualité de vie. La micro-agence, stade ultime du freelance ? Indépendants oui, seuls non.
La génération Millennials représente désormais 75% de la population. Nous avons franchi et dépassé le point culminant du salariat, qui ne correspondait plus au système de production de valeur. Le freelancing et le télétravail sont devenus la norme. La flexibilité de l’emploi permet à chacun de changer d’emplois rapidement. La plupart des travailleurs cumulent plusieurs métiers, et organisent leur semaine en fonction de leurs emplois et de leurs activités. Maintenant, les aspirations professionnelles et personnelles des individus sont devenues une préoccupation centrale des organisations et de la société dans sa globalité.
Au sein des entreprises les plus avancées, la frontière des Ressources Humaines s’est désormais ouverte aux écosystèmes d’indépendants. Les freelances en mission sont maintenant autant valorisés que le reste de l’entreprise. Plus mature et plus structuré, l’écosystème freelance est pleinement connecté à celui des grandes organisations. Les échanges bilatéraux ne souffrent plus d’insécurité ni d’instabilité, mais jouissent au contraire de bénéfices mutuelles. Les interconnexions entre ces deux écosystèmes connectés sont devenues indispensables pour créer de la valeur.
Des millions d’emplois ont disparu en 10 ans. Le rythme de l’innovation est devenu si rapide que la population active est maintenant contrainte de se former tout au long de sa vie. Elle n’a désormais plus le choix. La capacité à acquérir de nouvelles connaissances semble alors plus précieuse que la connaissance elle-même. L’intelligence artificielle est elle aussi bien présente dans notre quotidien. Elle déferle sur tous les secteurs et continue de remplacer de plus en plus de travailleurs.
La formation des individus au sein de la société est maintenant devenue une priorité pour l’Etat. Le budget pour la formation professionnelle ne cesse d’augmenté depuis 2018. Des initiatives marquantes sont arrivées comme la création d’écoles en libre-accès, ouvertes 24h/24 pour tous les professionnels, quelque soit leur domaine. Les freelances, flexibles et ayant déjà l’habitude de s’auto-former tous les jours restent les précurseurs sur une majorité de compétences. Ils sont devenus des acteurs centrales dans la conduite de l’innovation.
Freelances et entreprises, quel monde imaginez-vous pour 2028 ?