En dehors de mes années d’expérience, je dirais que j’ai 3 secrets.
Tout d’abord je cultive et développe mon intelligence émotionnelle. On peut tous suivre des méthodos. Ma force va être de cerner très vite dans une entreprise ou un écosystème les différents acteurs clés et les motivations de chacun pour m’assurer que les projets avancent comme il se doit. En innovation comme en management et dans plus en plus de métiers, l’humain doit vraiment être au cœur.
Ensuite, j’essaye de suivre des formations un peu différentes. J’ai du mal à aller payer pour une certification alors que mon expérience est la preuve de mon expertise. Par contre, j’essaye de faire un peu différent. Je parlais de l’aspect humain, j’ai suivi une formation de Yale sur la moralité de la vie quotidienne. Un cours de psychologie qui me permet de mieux comprendre l’Humain et in fine les utilisateurs.
Enfin, je suis très consciente de mes limites. Je n’ai aucun problème à dire que j’ai une utilisation très limitée d’Excel par exemple, malgré mes presque 9 ans d’expérience en conseil. Bien sûr je peux me débrouiller pour acquérir quelques compétences supplémentaires mais le temps faisant souvent défaut je préfère m’entourer d’experts chez mes clients ou dans mon réseau. Je pense qu’il faut vraiment ne pas avoir de problème d’égo sur ce point.
Quand j’arrive chez un client, je partage assez vite la définition d’une « urgence » afin qu’on soit tous sur la même longueur d’onde. Ça évite pas mal d’incompréhensions par la suite !
Je me bloque aussi des créneaux dans mon agenda pour travailler sur des livrables ou des tâches qui prennent plus de temps. Si je vois que dans une entreprise les gens ont du mal à accepter que je ne sois pas disponible quand je suis à mon bureau, je réserve une salle de réunion pour me tenir à mon organisation.
Enfin, si je perçois un conflit de priorisation entre plusieurs tâches, je responsabilise les acteurs impliqués. Si on me présente plusieurs « urgences pour hier », je leur explique le temps que prend chaque tâche et les implications éventuelles afin qu’ils puissent trancher en toute connaissance de cause. Ça me permet aussi de me retrouver le moins possible « sous l’eau ».
Elles changent pas mal selon mon état d’esprit et ce dont je pense avoir besoin. En ce moment, je prends 5 minutes en me levant pour écrire tout ce que j’ai en tête, même si ce n’est pas positif. J’ai besoin que ça sorte pour commencer la journée plus sereinement.
Et pour passer une nuit plus sereine, je coupe mon téléphone une heure avant de m’endormir, je lis pour me changer les idées et je finis pour une méditation guidée pour éviter que mon esprit reparte en balade.
Je n’hésite pas à aller voir ou appeler les gens plutôt que d’envoyer des emails, en faisant attention à ne pas les déranger bien sûr. Souvent, échanger de vive voix permet de régler ou éviter les malentendus et les échanges de mails sans fin.
Mon dernier client m’a dit qu’une de mes qualités était de savoir mettre les gens dans une même pièce. Je le fais notamment quand je vois que les discussions tournent en rond. Une fois tous autour d’une table ou d’un téléphone, il est plus facile de les pousser à trouver une solution.
Pour passer moins de temps en réunion, je peux aussi pousser les gens à définir un ordre du jour clair, à recadrer les changements de sujet voire à ne pas aller à une réunion qui n’a pas d’objectif ou d’ordre du jour.
J’ai fait un burn out à 27 ans donc j’ai appris avec la manière forte. C’est toujours plus compliqué quand on est consultant parce que les clients peuvent penser qu’on est à disposition parce qu’on est « plus chers » et qu’on est « prestataires ». Je leur donne de bonnes habitudes dès le début, notamment quand les journées ne sont pas spécialement surchargées. Si je réponds à un mail ou à un appel tard ou pendant mes congés, je notifie que c’est exceptionnel. D’ailleurs, en weekend ou en congés, j’enlève toutes les notifications pro. Ça peut paraître un peu dur à mettre en place mais en faisant respecter mon temps et ma disponibilité, je n’ai jamais vraiment eu de problème, surtout que je ne rends jamais de livrable en retard.
« L'un des meilleurs conseils que j'ai reçu est « tu n’es pas indispensable ». Etant perfectionniste, autrefois jusqu’à l’angoisse, ça m’a permis de prendre un peu de recul et de me rendre compte que tout ne reposait pas sur moi. »
J’aime mon métier et l’innovation. Aujourd’hui, je travaille à 4/5e pour mes clients afin de dédier une journée au développement de l’innovation sociale. Je travaille notamment avec Onu Femmes France sur de très beaux projets qui me permettent de trouver un équilibre.
Celui que j’ai reçu ce serait « tu n’es pas indispensable ». Etant perfectionniste, autrefois jusqu’à l’angoisse, ça m’a permis de prendre un peu de recul et de me rendre compte que tout ne reposait pas sur moi. Je fais mon travail, j’alerte, je prends mes responsabilités mais ça s’arrête là.
Celui que je donnerais peut paraître cucul mais c’est d’être soi-même. Ce qui me rend mémorable dans une soirée networking noire de monde c’est que j’ai été moi-même, je ne suis pas restée bloquée sur le pro, j’ai fait quelques blagues. Chez mes clients, je suis un peu une tornade. Je suis sûre de moi, j’ai une forte personnalité, je dis ce que je pense, je fais avancer les choses mais ça reste toujours bienveillant, constructif et suivi d’actions concrètes.